Quelques symboles...

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    Les symboles décrits ici ont donné lieu à des synchronicités, parfois en lien avec un rêve, mais toujours avec un questionnement sur soi. Ces expériences symboliques signifiantes m'ont été confiées par des personnes que j'accompagne.


    J'attire l'attention sur la paresse que nous éprouvons tous à changer nos habitudes, afin que nous fassions l'effort de mettre l'âme au centre de nos préoccupations. La synchronicité marque l'importance de ce travail.

Bucéphale

    Dans mon rêve, je vois une sorte de petite sculpture en bronze qui représente un cheval collé sur un mur de mon lycée d'autrefois. Je me réveille et m'entends prononcer : Bucéphale. Je ne connais pas ce nom. Je me lève et vais chercher un dictionnaire.
    Bucéphale (tête de boeuf, en grec), était le nom du cheval fougueux d'Alexandre le grand. La légende rapporte qu'il n'avait peur de rien sauf de son ombre (ombrageux). Il fallait le tourner vers le soleil pour le faire avancer. Là il partait au galop courageusement. 
  Avec un peu de réflexion, je me rends compte qu'en ce moment, je fonce vers ce qui me semble lumineux. Alors, je prends l'engagement d'observer la part de mon âme qui reste dans l'ombre. Ce que j'ignore ou ne veux pas voir en moi. 

La dette

    Fin 1992, Jo vient d'échouer dans son projet de vie et en sort déprimé. Il fait le rêve suivant :
"Bérégovoy (1er ministre à l'époque) a des dettes et ne veut pas qu'on les lui remette. Il tient donc à les payer en utilisant le carnet de chèques de sa femme pour la discrétion." 
   Jo comprends la remise de dette comme dans la prière du notre père (Seigneur remet-nous nos dettes comme nous les remettons à nos débiteurs... qui devient dans une forme plus moderne: pardonne-nous nos pêchés...). Il comprend qu'il a du mal à se pardonner cet échec. Mais plus encore, il se voit refusant l'aide d'autrui. 
   En mai 1993, Beregovoy se suicide parce qu'il avait contracté une dette et qu'il ne voulait pas qu'on l'achète en lui effacant cette-ci. Sychronicité ou rêve prémonitoire ?  
   C'est une synchronicité puisque Jo n'a aucun lien avec Béregovoy. Une synchronicité dont la dimension hors du temps nous échappe. Seul le sens demeure. 
    Le poids continue de peser sur les épaules de Jo puisqu'en mai, peu avant les obsèques de Bérégovoy, il fait un autre rêve : Je suis l'un des porteurs du cercueil de Bérégovoy. Je trébuche, le cercueil tombe par terre et s'ouvre laissant s'échapper le cadavre. 
  Là Jo ne peut plus continuer de refuser de changer de comportement. Porter en terre Bérégovoy, c'est enterrer sa problématique. Et le rêve la lui révèle à nouveau. Ce que tu enterres regarde le donc, il est à la vue de tous. 
   Ce que Jo a du mal à lâcher, c'est le poids. Le poids du devoir. "J'assume tout, je ne demande rien car je ne veux rien devoir à quiconque".  C'est ancré en lui et en sa famille depuis plusieurs générations.
    Ce même Jo qui 22 ans plus tard, verra se former ces mots dans une imagination active : LE DU MENT, L'INDU VIT (voir dans Dialogue intérieur) .
 
     

L'enfant divin

  Il apparait en rêve lorsqu'une perte d'âme est parvenue à son point le plus bas et que le renouveau s'impose de lui-même. C'est à Noël au moment où règne la plus grande obscurité de l'année, que naît l'enfant divin et la lumière croît de nouveau. Dans le rêve suivant, cette naissance est célébrée par un chant bien connu.

   Je suis à pied, remontant des rives d'un fleuve qui a débordé. J'arrive dans une rue déserte d'un village qui vient de subir une inondation. Le soleil achève de sècher la chaussée. Je suis devant un bar-restaurant et à la terrasse est assise une femme seule. Elle est vétue d'une robe longue grise et noire et d'un chapeau melon. Un accoutrement d'autrefois complètement désuet. C'est une belle femme au visage sans fard, fade et triste. 
   Je passe devant elle sans trop la regarder et j'entre dans le bar. Il est plein de gens qui chantent en chœur "Il est né le divin enfant..." 
   Je me fraye un chemin parmi ces gens pour entrer dans une pièce dédiée au restaurant pleine elle aussi. Je rejoins ma place et nous attendons le passage de la serveuse.
   Elle s'adresse à moi pour prendre la commande en me disant : "Si vous dites ce que vous aimez, vous goûterez à des choses dont vous ne saviez pas que vous aimiez. Mais si vous dites ce que vous n'aimez pas, vous n'aurez rien".
 

  C'est un grand rêve. Un rêve dont l'intensité émotionnelle est si forte qu'on s'en souvient sa vie durant et sur lequel on peut prendre appui pour franchir un moment difficile. Je n'avais pas eu besoin de l'interprèter tellement l'évidence m'avait sauté à la figure.  J'étais dans une période de ma vie dans laquelle je ne trouvais rien d'intéressant. Mes humeurs étaient sombres..
  Je suis donc dans une négativité dont je sors à peine (la fin de l'inondation). Le soleil brille de nouveau mais je me sens bien fragile encore. La jeune femme aux vétements noirs et gris d'un temps ancien sur la terrasse du café symbolise mon anima négative, mon âme dépressive. Elle est vraiment belle mais je me dépêche d'entrer dans le café parce que je sens que je pourrais succomber encore aux attraits de sa négativité. 
     A  l'intérieur du café, je me sens protégé, hors de sa portée. Les gens chantent avec joie "Il est né le divin enfant".
   L'enfant divin est une figure archétypique qu'on retrouve dans plusieurs religions et mythes. Dans l'hindouisme avec la naissance de Krishna, dans le judaïsme avec celle de Moïse, et dans le christianisme avec la naissance de Jésus. Ces naissances ont en commun le meurtre de tous les enfants nés au même moment par le roi du lieu qui a eu vent d'une naissance divine et qui à peur de se faire détrôner. (Voir l'Evangile de Matthieu 2, 16-18. Hérode et le massacre des St Innocents)
    Ce mythe décrit une situation psychologique. Le roi symbolise l'égo (le pouvoir de nos habitudes sécurisantes) qui ne veut pas se faire détroner par le meilleur de soi. Ce meilleur de nous-même dont nous nous sommes amputé pour nous adapter au monde dans lequel nous sommes nés.
   L'enfant divin marque le début du chemin de l'individuation. C'est juste un marqueur du changement prometteur de  situation psychologique. Le moyen nécessaire à ce renouveau de ma personne est donné par serveuse du restaurant. Sa parole est puissante, efficace et sans appel. C'est une sage femme qui m'accouche d'un comportement bien plus prometteur, ouvert sur la vie. Sa parole criante de vérité m'a tellement touché qu'elle me porte encore aujourd'hui, 26 ans plus tard.


L'épée

    C'est un symbole lié à la fonction pensée. Il représente le principe masculin de discernement, de décision d'action. L'épée est à manier avec précaution car sans son fourreau, le principe féminin d'accueil et de relation, elle peut être blessante.
     Quand c'est le Soi (St Michel Archange) qui la manie, elle coupe ce qui est mort et l'être humain et s'en trouve allègé. Il acquiert ainsi une conscience plus aigüe des choses.
      Pour plus de détails sur ce symbole  voir ici...
 
     

Le foetus

La glace

   La glace comme la neige est de l'eau gelée. Symbole du sentiment, l'eau sous sa forme de vapeur exprime  une exaltation, sous forme solide  elle exprime une âme gelée, figée, une absence de sentiment lié à un conflit intérieur souvent inconscient
  Gérard, un homme mal dans son couple est amoureux d'une autre femme qu'il projète de rejoindre. Un matin, un cauchemar le réveille en sursaut. Des blocs de glace tombent autour de ma maison et se fichent dans le jardin. Il se lève, ouvre le poste de radio et entend : Un bloc de glace est tombé du ciel, a crevé le toit d'une maison dans la banlieue parisienne et a atterri dans un lit. Personne n'a été blessé.
    Gérard fait le rapprochement avec sa décision d'aller voir son amoureuse. Il le fait non sans un sentiment de transgression. La rencontre sera douce, mais non probante. Au retour, il tombe en grave dépression. Le rêve de glace et la synchronicité qui suit annonçaient la dépression du retour. Il sortira de cette dépression trois semaines plus tard en posant à sa femme une vraie question qui engage le couple dans un projet qui lui tient à coeur et dont elle se refusait jusqu'ici de participer.

     

La graine

  La graine, comme le haricot ou la fève, est un potentiel dormant qui n’attend que d’être réveillé. Il s'apparente au foetus. Mais à la différence de la graine, le foetus du rêve signifie en plus un refus ou une difficulté à naître. 
    C'est le théme central du dialogue avec un vieux sage que fit une femme professeur de yoga lors de son 27ième rêve éveillé.

L'homme balafré

    Une femme catastrophée vient me trouver parce qu'elle a vu dans la rue l'homme qu'elle balafrait dans son rêve. Un homme métis qui la poursuivait et dont elle a tenté de se débarasser en le lardant de coups de couteau. En écoutant le récit de son enfance, on peut comprendre ce qui s'est passé. Son père était un homme qui faisait règner la terreur à la maison. Depuis son rapport aux hommes est difficile. Ses amours éphémères sont douloureux. La part masculine de sa psyché cherche à s'unir à elle en la poursuivant. Elle n'en veut pas et blesse continuellement cette âme. Le métis couturé qu'elle rencontre dans la rue n'a aucun rapport avec elle. Cette synchronicité marque son besoin d'accueillir cette âme au lieu de la blesser. 
    L'homme bléssé, couturé, ensanglanté, sont dans le rêve des femmes dont l'âme masculine (l'animus) a besoin d'être accueillie et intégrée à  leur vie.  
 
     

La langue étrangère

    Souvent, quand un rêve a besoin d'exprimer de manière plus concrète, plus frappante qu'une image symbolique, il utilise une langue étrangère.
     Bernard rêve qu'il est aux Etats-Unis. Sur le balcon d'un bar, à l'étage, un camion est juché. Difficile de l'en déloger. Il entre dans le bar et propose de le prendre sur le dos et de le dégager d'un coup. You put the truck on your back ! Et il s'entend répondre par la serveuse : ...background !
     Au réveil Bernard cherche dans un dictionnaire anglais le mot background qui signifie arrière-plan et comprend la justesse de la réponse. La symbolique du camion, c'est le poids lourd. Il lui est recommandé de mettre ce lourd poids des choses à l'arrière-plan de sa vie et non de se le coller sur le dos; autrement dit de ne pas se préoccupper du poids.

     Joël se voue à son intériorité, il est analyste de rêves. Ses filles, autrefois très proches, se détournent de lui et préfèrent la compagnie de son ex-femme plus ancrée dans le monde. Il fait un rêve qui lui montre que c'est Noël et qu'il est venu sans cadeau pour ses filles. Elles ne s'intéressent plus aux rêves et préfèrent aller avec leur mère. Au réveil, il voit ces paroles : Love vor Gott, vor immer, vor Himmel. C'est un étrange mélange d'anglais et d'allemand. Un jeu de mots d'une signification, ô combien profonde, qui justifie l'emploi de ces langues.
    Love vor Gott s'entend Love forgot, c'est à dire : l'amour oublié en anglais. Mais en allemand,  Love vor Gott s'entend l'amour avant Dieu.
    Love vor Gott, vor immer, vor Himmel signifie donc : L’amour passe avant Dieu, toujours avant, avant le ciel.
    Joël, profondément fasciné par sa recherche intérieure qu'il appelle "Dieu" en a oublié l'amour pour ses filles. C'est pour celà que le rêve lui montre qu'il est venu sans cadeau pour elles. Le cadeau n'étant que le geste par lequel l'amour se montre. L'amour est cadeau. 
    Joël se trompe, aveuglé par sa recherche de Dieu. L'entretien 78 des Dialogues avec l'Ange confirme le sens du rêve : Ne l’aime pas, LUI – TOI, AIME TOUT. C’EST CELA L’AMOUR DIVIN.

      J'ai fait le rêve suivant : je suis accueilli par des Allemands qui habitent une solide et sobre demeure. Je maitrise mal la langue et je veux exprimer l'image du seau. Je n'arrive à dire que "bucket" qui est le mot anglaisAu réveil je cherche la traduction de "seau" dans un dictionnaire allemand et je tombe sur le mot "eimer". Quand on le prononce en respectant l'accent allemand, on entend : Aime ! Une injonction qui m'a beaucoup touché.
  
   

Le papillon

     C'est un symbole d'une grande importance. De par sa métamophose de chenille en chrysalide puis en imago, le papillon est le symbole par excellence de l'âme et de sa transformation .
     Marion est bipolaire et commence un travail intérieur. Après une phase durant laquelle son cerveau marche à toute vitesse et qu'elle se sent forte et hyperactive, vient une période de dépression. Durant la première phase, elle se sent bien et repousse le travail sur son âme. Au cours d'une visite chez une amie, celle-ci lui raconte avec émerveillement la métamorphose des chenilles du paon du jour qui viennent, l'été, se loger sous le rebord du toit de sa maison. Au retour dans son appartement en pleine ville et en hiver, elle trouve dans son salon un magnifique paon du jour. L'émotion est forte et la touche profondemment.
    Alain a fait un rêve nocturne. Une femme inconnue, qu'il ressent comme étant sa femme, lui fait une scène de ménage. En colère, elle tente de lui planter une fourchette dans le coeur en le traitant de cossard. Il prend conscience qu'il doit s'occupper de son âme sinon elle le tuera sentimentalement (coeur). Ce qui veut dire qu'il ne ressentira plus rien et risque la dépression. Plus tard, lors d'une promenade derrière chez lui, il est pris dans un nuage de papillons qui l'entoure et le suit durant quelques mètres. La joie l'étreint d'un coup.


Le rocher, la pierre

     Le rocher, la pierre qu'elle soit précieuse, d'angle ou d'achoppement est un symbole qui apparaît dans l'inconscient d'un sujet quand il n'est pas conscient de sa propre solidité et que la vie requiert un affermissement de sa personnalité pour accomplir sa Tâche, son destin.
     C'est le personnage de l'apôtre  Pierre qui illustre le mieux la personnalité liée à ce symbole.

     Shimon Barjona, natif de Tibériade, était très franc et fervent. Il était passionné, déterminé, impulsif et parfois brusque. Il était pêcheur de métier. Ce qui signifie en langage psychologique moderne, que Shimon avait déjà en lui un goût pour l'introspection (c'est-à-dire, amener à la conscience les contenus subliminaux symbolisés par les poissons). Après sa rencontre avec Yeshua de Nazareth, de part sa nature entière, il s'engage tout de suite avec celui-ci en laissant tout derrière lui. Il a reconnu en Yeshua, le maître spirituel qui va l'aider à pacifier cette nature à la fois impulsive et couarde. 
      Aux  yeux de Yeshua, cette personne rude et téméraire est un rocher ferme et solide. C'est pourquoi il le nomme Kephas qui signifie "rocher" en araméen. Ce qui donne "petros" en grec et "pierre" en français. Yeshua-Jesus voit bien que Shimon-Pierre n'a pas foi en cette solidité dont il fait preuve. C'est ce qui est montré dans un passage de l'évangile quand il se met à marcher sur l'eau avant de s'enfoncer. En langage moderne, Pierre parvient parfois à croire en lui mais ça ne dure pas, il se laisse engloutir par ses complexes. Ce n'est pas un problème pour Jésus. Il voit la nature vraie de Pierre et peut donc dire que ce type sera celui sur lequel les personnes intéressées par la vie spirituelle pouront compter ("Tu es Pierre et sur cette pierre je construirai mon église").
      A travers les évangiles, nous voyons le caractère de Pierre se dessiner. Il oscille entre courage excessif et déni par couardise. L'épisode de la pêche miraculeuse, montre Jésus dans sa fonction de maître spirituel. Pierre désire fortement connaître ce qui se joue pour lui dans son inconscient, mais il s'y prend mal. Jésus l'instruit et Pierre réussit. Alors Jésus lui dit :"Je te ferais pêcheur d'hommes". Ce qui signifie que, lorsqu'on connaît nos arrières plans psychologiques et qu'ensuite on sait accueillir nos imperfections, nos complexes avec tendresse, on devient  capable de montrer aux autres comment s'y prendre.
     Et, bien sûr ce type solide comme un roc sera capable de créer autour de lui une assemblée de gens intéressés par la même démarche que lui et de leur apporter enseignement et protection. Ce sera l'église romaine.

La sculpture en bronze



   Les sculptures en bronze, dans les rêves, montrent qu'un archétype est constellé dans l'inconscient. Un modèle de comportement est à l'oeuvre en coulisses. Dans l'antiquité on aurait dit qu'un dieu inspire ou possède le sujet.

     

La sérendipité



   La sérendipité, c'est l'art de transformer une problématique en opportunité. Ce mot que je ne connaissais pas m'est arrivé aux lèvres par deux fois un matin au réveil..C'est la base de tout chemin spirituel. C'est de rendre concret une intuition, une perception immédiate par l'expérimentation dans le réel. C'est l'attitude de tout psychanalyste de se saisir des maux de son patient afin de l'aider à les retourner en force de vie positive. 
    Pour plus de détails   voir ici...

     

Le Tao

    Je rêve que je suis dans un dojo (salle de judo). Dans un coin, une sculpture en bronze est posée par terre, sur le tatami. C'est une tête posée sur une sandale. Je sais que je suis devant un dieu et que je vais recevoir une initiation....
    Ce rêve est important. Les deux idéogrammes qui forment le mot "tao" en chinois signifient tête et aller. D'ou chemin de conscience.