La tâche

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Qu'est-ce qu'une tâche ?

C'est s’accomplir en développant par nos dialogues en vérité, notre propre manière d’aider les autres, d’être utile à la vie sur terre.

La tâche personnelle (ou vocation)

    Nous entrons dans l'aventure intérieure à la faveur d'une curiosité, d'un goût pour l'introspection, d'un questionnement ou bien d'une insupportable souffrance qui nous oblige à rechercher un sens à celle-ci.
     Plus largement, c'est la quête du sens de notre propre vie qui nous donne envie d'entrer dans l'aventure intérieure.
     Et la question que chacun se pose, c'est la raison de notre présence sur cette terre. Qu'avons-nous à y faire ? 
     Quelle est notre tâche ?
   Que nous abordions l'aventure intérieure par une religion, une spiritualité, la méditation, l'interprétation des rêves, et à condition que nous nous y adonnons de manière sérieuse, vraie et prolongée, invariablement nous prenons connaîssance de notre tâche unique et qui est aussi notre individualité.
    L'enseignement des Dialogues avec l'Ange ne cesse d'inviter chacun à accomplir sa tâche. Et ça commence par une mise au point sérieuse pour qui serait tenté par l'exotisme ésotérico-spirituel que pourrait représenter l'Ange.

     Il dit à Lili: Désires-tu me voir de nouveau ? 
                 L. Oui.
                    -Alors tu ne me verras pas !
                 L. Je voudrais tellement mieux te voir…
                    -SI LA TACHE L’EXIGE, ALORS TU ME VERRAS. 

    Ce qui veut clairement dire que la tâche d'une personne ne nécessite pas forcément une intervention de personnages spirituels.
     Et plus loin, la question de Gitta :
.
                  G. Le moment de la mort a t-il plus d’importance que n’importe quel moment de la vie ?
                     -SEULEMENT POUR CEUX QUI N’ONT PAS ACCOMPLI LEUR TACHE. 
                    
                  - Sachez à quoi vous êtes destinés. RECONNAITRE VOTRE TACHE, C’EST VOIR APPARAITRE DANS SA PURETE VOTRE INDIVIDUALITE. Alors vous saurez à quoi vous êtes déstinés. C’est la seule méthode. Tout le reste n’est que palliatif à la douleur, dont le nom est « trop » ou « pas assez ».

    La tâche, nous la ressentons la plupart du temps en creux, par ce qui est communément appelé par les religions, le pèché et qu'on appelle à présent un complexe. Autrement dit, ce qui fait obstacle à notre vision d'un idéal. Voici à ce sujet la réponse de l'Ange à Lili:
 
                     Lili : Comment pourrais-je me débarrasser de tant d’obstacles qui se trouvent en moi ? 
            L'Ange : L’obstacle, c’est cela la Tâche. Les obstacles que tu sens en toi se retrouvent partout. Il n’y a d’obstacle entre nous que si tu marches sur une fausse voie ».  « IL envoie le péché pour que vos yeux s’ouvrent ». « Le feu ne vous fait mal que là où vous devez changer ».
 

La tâche et/ou la tache ?

    La tâche est le tirage positif du film négatif, une sorte de tache, qu'on appelle en religion péché originel. Ça commence par lui à notre naissance. C’est le meilleur de soi-même dont nous nous amputons  pour nous adapter au monde imparfait dans lequel nous arrivons et dont nous dépendons entièrement.

(Pour ceux qui désirent revivre leur naissance avec précision et connaître ce qu'ils ont perdu lors de cet évènement et des traumatismes secondaires de l'enfance, je leur conseille de s'adresser à lInstitut Français de Psychanalyse Corporelle, technique que j'ai approchée mais que je ne possède pas.)

    La tâche s'exprime d'abord en creux, par la culpabilité, la honte qu’on va ressentir à chaque fois qu’on tentera d’être soi-même ou que le soi-même s’exprimera inconsciemment et dont on en ressentira l’inadéquation par une blessure en retour. C’est parce qu'elle a été refoulée  qu’elle est inadaptée au monde. Et pourtant, elle ne demande qu’a surgir, et elle surgit mais, mal connue, ignorée ou détestée, elle s’exprime mal. L’aventure intérieure n’est autre que d’apprendre à la reconnaître, se réconcilier avec elle, de l’apprivoiser et de voir comment elle peut rayonner autour de soi de la meilleure manière.
     Il n’y a pas d’autre spiritualité que celle-ci : la tâche, donc l’individuation. D’ailleurs, toutes les spiritualités y mènent selon des chemins plus ou moins tortueux où beaucoup se perdent.
     La tâche, c'est quelque chose de précis : la connaitre simplifie les choses. Finis l'errance et les questionnements sans fin. la route est désormais balisée. Mais, c'est la route. Ce n'est pas encore la ville. Ce qui veut dire qu'il faudra oeuvrer pour faire exister et faire rayonner cette tâche dans le monde tel qu'il est.


Entre la naissance et la mort, un écran fausse votre vue.
(Dialogues avec l'Ange, entretien 79 du 13 octobre 1944)

Des outils au service de la tâche

    Pour parvenir à identifier cette tâche, en réduisant l'épaisseur de l'écran qui fausse notre vue, et ensuite l'exercer au service de la vie, je propose l'utilisation de cinq outils :

      Le rêve nocturne : Au fil de nos nuits, il nous conduit  vers notre Tâche  et nous aide à l'accomplir en nous invitant à corriger tel comportement, à développer tel autre.

     Le rêve éveillé : A condition d'aller au-delà des premiers rêves qui peuvent être fastidieux car nous revisitons nos blocages, il permet, après la phase de réconciliation parentale, de connaître avec précision cette tâche par la rencontre avec un personnage tutélaire (vieux sage ou Baba-Yaga). Par la suite, il donne des clés qui facilitent sa mise en oeuvre et son accomplissement.
     (Je tiens à dire que cette connaissance précise induite par le personnage tutélaire, n'est qu'une préfiguration. C'est certes cette tâche là qui nous incombe d'accomplir et pas une autre. Cependant, la tâche est comme le métier, il faut l'apprendre pour l'exercer. C'est l'apprentissage de l'attitude juste par essais/erreurs avant d'obtenir la maîtrise de celle-ci.)

      L'imagination active : C'est un rêve éveillé dans lequel la personne intervient avec son moi de la vie courante. Il s'instaure un dialogue entre elle et son inconscient qui apparait sous forme de personnages ou de scènes symboliques et pour certaines, c'est un dialogue entre elles et le meilleur de soi-même, un dialogue avec l'ange. 
     Selon l'aptitude de chacun, ce dialogue peut se faire aussi par le dessin, l'écriture ou toute autre forme d'expression.

   L'attention double :  Un exercice pratique pour voir comment, au quotidien, nous sabrons le meilleur de nous-même conformément à notre histoire, et comment nous pouvons nous servir de cette histoire au lieu de la subir.

     L'engagement :  Découvrir notre tâche ne suffit pas. Encore faut-il la faire vivre au dehors par des engagements concrets. 
le travail intérieur

La tâche vue par Marie-Louise von Franz

     Dans un interview à France culture diffusé le 1er, 2 et 3 décembre 1986, Marie Louise von Franz, éléve de CG Jung, parlait de la tâche en ces termes :
     Le corps subtil serait pour ainsi dire la tâche qu'il nous est donnée quand nous entrons dans la vie et nous devons en prendre conscience. [...] Si quelqu'un résoud sa tâche ou son problème, tout-à-fait intérieurement et invisiblement, sans que les télévisions et la radio le racontent à qui que ce soit, il y a quelque chose qui change dans l'univers. Et c'est ça notre Tâche
  
 

Une tache
 A ma vie
S'attache
Et ma Tâche 
La délie.


RL

La Tâche de l'homme, la transformation du mal en bien


DIALOGUES AVEC L'ANGE

Vendredi 7 Janvier 1944
Entretien 29 – Gitta
 
-Je vous parle du berceau de la joie.
Haine, feu, poison, c’est cela le berceau de la joie.
Le monde crée est SON corps.
Le mal peut-il exister en LUI ?
 
La bile, la bile aussi est source de joie, 
pourtant, c’est un poison.
L’Ange aime nous enseigner à partir des fonctions du corps. La bile, si amère soit-elle, sert le processus digestif en dissolvant la nourriture et en la transformant.
 
Dans ton corps, il y a feu qui ne détruit pas,
Poison qui ne tue pas. Comment est-ce possible ? 
Tout est bon dans le PLAN.
Son mystère, comprenez-le bien – C’est la TRANSFORMATION.
L’HOMME EST LE GRAND TRANSFORMATEUR.

Le mal est le « plus »,
Mais il est le berceau de la Joie.
La bête la plus méchante est l’homme
Et cependant, il est le berceau de la Joie éternelle. La force non transformée,
La force non-utilisée détruit, dévaste, empoisonne.
Ecoute bien !
Ce qui est mauvais ici-bas…
Geste vers le bas
…est bon là-haut. 
Geste vers le haut
Tout est là.
Les forces dévastatrices ne sont pas à leur place.
C’est pour cela qu’elles détruisent.
Car il n’y a pas de destruction si tu les élèves. 
Du poison – la guérison.
Du feu – la Lumière.
C’est pour cette raison que l’homme est debout – Qu’il ne rampe pas.
De tout le mal que tu peux imaginer, naîtra la nouvelle Jérusalem.
 
CAR IL N’Y A PAS DE MAL,
IL N’Y A QUE LA TACHE QUI N’EST PAS RECONNUE. 
Son non-accomplissemnt te détruit.
C’est en cela que le mal est le berceau de la Joie. 
En vain vous fuyez le mal !
Il n’y a pas de mal – éternelle question de l’homme – et personne ne le sait.
 
Je vous le déclare :
LE MAL EST LE BIEN EN FORMATION, MAIS PAS ENCORE PRET.
Silence.
Maladie. Chaque organe de l’homme est une force.
Que tout l’ensemble porte des fruits !
Là où il y a désordre, le « plus » s’écoule. 
La bile est un poison, si elle déborde.
Là, le « plus » en crue dévaste le tout.
Si le « plus » n’a pas d’issue, il se creuse un chemin,
et ce qui est – vers le haut – Monde Nouveau
est – vers le bas – poison. 
Vers le haut, la vie,
Mystère du jaillissement de la Joie éternelle.
SI tu élèves tout, tu tiens dans ta main la joie éternelle, parce que le mal n’existe pas.
La colère qui est force dévastatrice, vers le haut, est Alléluia.
Le feu qui détruit, vers le haut, est flamboiement de joie . 
Ne veille qu’à cela,
et toutes les maladies, tous les maux, tout le mal cesseront.
C’est le Sceptre que je mets en vos mains, le lien entre le bas et le haut.
Prenez-le et ne perdez plus de vue qu’ils ne sont plus deux – mais UN,
non plus mal et bien – mais uniquement bien.

Ce sceptre, je vous le donne à tous. L’acceptez-vous ? G, J et L. Oui.
Silence.
S’adressant à moi :
-As-tu terminé ton devoir ? Je l’attends.
En 7 phrases, je dis ce que j’ai ressenti comme les 7 joies.
Je ne l’accepte pas encore. Elève-le plus haut ! Comment vas-tu l’élever ?
G. C’est ce que je voulais te demander !
-Ce n’est pas encore assez simple.
Là-dessus, tu n’as pas encore assez travaillé.
Ta tâche était grande. Tu n’es pas encore au sept. Des joies, il y en a infiniment.
A la fin, il y aura 7 mots et non 7 phrases.
Toi, tu es déjà mot : individualité (en hongrois: «un-moi») Travail condensé de milliards d’années, unité :
collaboration de cellules.
Ce que tu as fait est insuffisant. Tu croyais la tâche facile. 
Après la vendange, on n’a pas encore le vin,
mais seulement du moût.
Si tu avais vendangé dès le samedi passé, tu aurais du vin maintenant.
Tu as simplement cueilli le raison doux. 
Je ne te demande pas le raisin, mais le vin – le vin vieux.
Car l’ivresse monte jusqu’à LUI – non la douceur.
 
J’attends.
G. Comment pourrais-je élever le mal par mes actes ?
-Transformation. Tu es transformateur. Le « plus » de l’arbre est le fruit,
Et tu le transformes en homme.
Le « plus » de la terre meurt en toi et renaît. 
TU ACCUEILLES EN TOI LE MAL
ET TU LE TRANSFORME EN BIEN. 
CAR LE MAL N’EXISTE PAS,
MAIS SEULEMENT LA FORCE NON TRANSFORMEE.
 
J’attends.
G. Si SA force passe à travers moi, je sens que chacune de mes deux mains émet des vibrations différentes. Qu’est-ce que cela veut dire et à quoi cela sert-il ?
-A guérir. Séparément, elles n’ont pas de tâche. 
Ensemble oui. Ne cherche pas à savoir ! Sers ! 
Alors tu vas connaître et non pas savoir. 
D’abord, il y a eu la création.
Après l’ont expliquée les incapables.
L’artiste crée – les vers rongeurs l’expliquent. 
Quelle pauvre petite gelée dans ton crâne !
Je vois les circonvolutions dans mon crâne comme autant de vers gélatineux.
Pose encore une dernière question.
G. Un jour, j’ai cru agir selon ma propre loi, et il n’en était rien. Comment ai-je pu me tromper à ce point ?
-Un mot te ferme. Tu as dit « je ». C’est fini.
Un rideau s’est tiré entre toi et la Vérité éternelle. 
Alors, tu ne peux plus la reconnaître, car tu es dans l’obscurité. 
Le rideau s’appelle « je ».
SI tu l’ouvres, tu seras LUI
et tu ne me poseras plus aucune question
Car LUI sait tout.

Si tu agis au nom de ta loi, tu ne sais rien de toi. 
Tu ne peux rien savoir.
LUI est certain. Ne sois donc pas incertaine ! 
L’Homme est le sceptre dans la main de Dieu.
Le sceptre est le lien entre haut et bas.

A Dieu !






Toute vérité franchit trois étapes.
D’abord, elle est ridiculisée. 
Ensuite, elle subit une forte opposition.
 Puis, elle est considérée comme ayant été une évidence.
Arthur Schopenhauer