Les cycles de l'âme
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Introduction
Les cycles de l'âme
Le texte qui suis est issu du site de l'association Artas. Les schémas sont issus du livre "La psychologie nucléaire, un accompagnement du vivant". (Voir liens).
Définition des deux cycles comportementaux
La définition centrale du cycle traumatique pourrait s'énoncer ainsi : ce que je me contente d'être. Il conviendrait de décliner cette première définition dans plusieurs directions de sens : ce que je me contente d'être, fidèle à mon passé ; ce que je me contente d'être, conforme à mon traumatisme périnatal et à tous mes traumatismes secondaires ; ce que je me contente d'être quand seulement avec mes douleurs je parviens à être quelqu'un ! C'est-à-dire ce que je me contente d'être avec mes souffrances, au point de prendre ces souffrances pour la réalité du monde.
A cause du cycle traumatique, chacun de nous à chaque instant recherche un tout petit « j'ai mal » pour avoir le sentiment d'exister.
A cause du cycle traumatique, chacun de nous vit successivement quatre temps cycliques comportementaux déterminant les quatre points cardinaux de notre personnalité.
Il faut cependant comprendre que le cycle traumatique est aussi une chance pour l'espèce humaine, et que cette imperfection originelle - que d'autres appellent le péché originel - est une évolution des performances de la vie sur terre. Certes le cycle traumatique est producteur en permanence de douleurs « fraîches », mais ce besoin de souffrir constamment renouvelé est nécessaire pour que nous puissions percevoir le monde extérieur et nous percevoir nous-même. C'est le mimétisme (voir René Girard dans Liens).
Grâce au cycle traumatique nous ressentons le monde au-dehors et notre personne au-dedans inscrits dans l'espace et le temps.
La définition centrale du cycle Transformé pourrait s'énoncer ainsi : ce que je pourrais être. Là aussi il s'agit de décliner cette première définition pour en percevoir mieux toute la profondeur. Ainsi le cycle Transformé suggérerait : ce que je pourrais être, libre de mon passé ; ce que je pourrais être, si j'avais découvert le secret de mes traumatismes au point d'apprendre à profiter de mon histoire au lieu de continuer à l'endurer ; ce que je pourrais être, si j'essayais d'être remarquable avec mon bonheur plutôt qu'avec mes malheurs.
Grâce au cycle Transformé, chacun de nous pourrait quitter le boiteux grimaçant pour rejoindre le boiteux souriant. Grâce au cycle Transformé, un « je suis bien » de chaque instant suffirait pour avoir le sentiment d'exister.
Grâce au cycle Transformé, nous pourrions vivre un cycle à quatre temps déterminant les quatre points cardinaux de notre Individualité.
Le schéma des cycles
Le cycle traumatique en détail
Il s’agit d’une douleur d’être séparé que chacun traduira à sa façon dans le premier temps du cycle. Grâce à ce temps 1, nous appartenons à une des 8 familles traumatiques selon notre façon de ressentir la séparation (trahison, abandon, rejet, solitude etc.) Très rares sont ceux qui perçoivent le temps UN. Mis à part les grands saints, les sages, ou les quelques premiers de la classe de la vie intérieure. De même, ce temps UN est inaccessible au travail intérieur, soit parce qu’il n’y a pas de douleur, soit parce qu’elle est imperceptible.
Temps 2.
Souffrant d’être séparé, nous nous mettons en route pour essayer de combler ce manque. A ce moment du cycle, tout en nous se tend vers un amour de rechange, une chaleur de remplacement. Observons combien nous sommes prêts a tout pour retrouver une importance ailleurs, combien nous sommes prêts à nous vendre corps et âme pour un amour, une attention de passage.
Ce temps 2 est bien celui ou nous faisons des efforts démesurés pour correspondre aux attentes réelles ou supposées de l’autre. C’est le temps de compromis et des compromissions pour obtenir la moindre reconnaissance. Chacun de nous va développer sa propre stratégie pour se vendre au mieux.
Mais chacun fera le bien sage a sa façon, soit par le silence, soit par une immobile passivité, soit par la servilité, soit en s’activant dans tous les sens ou encore en portant tout à la place des autres.
Dans ce temps 2, il faut aussi savoir que l’imperceptible souffrance du temps UN devient perceptible. Un « j’ai mal d’inconfort» un agacement, une fatigue, un ennui, comme si le fait de nous vendre commençait à nous peser.
Et cela augmente car plus on multiplie les efforts de servilité et moins on reçoit l’attention escomptée. A la fin du temps 2, la situation est devenue totalement désespérée, tant il nous faut en faire des tonnes, pour, au bout du compte, obtenir de moins en moins de résultats.
Temps 3.
Pour reprendre notre exemple, le « vilain rejeté » devenu « bien gentil, bien sage pour être accueilli » évoluera vers « un agressif pour être remarqué enfin ». Dans tous les cas, après avoir idéalisé l’autre, ce ne sont plus que ses défauts qui retiennent désormais toute notre attention. Et à cet endroit de notre cycle nous pouvons assister au réveil d’une étrange fonction humaine, car chacun de nous devient très clairvoyant envers la faiblesse de l’autre. Tout comme l’enfant sait pointer le défaut dans la cuirasse de l’adulte, nous sommes capables de percevoir le point faible de notre bourreau, c'est-à-dire l’endroit où assurément nous lui ferons le plus mal.
Ainsi, en fin de troisième temps, commençons-nous déjà à tramer un complot contre notre persécuteur, pour sauver notre peau d’éternel séparé. Et nous voilà préméditant déjà la rupture avec notre clairvoyance destructrice, car mieux vaut rompre, que de continuer a être si mal ensemble. Bien sur, à force de préméditer, vient toujours le passage à l’acte et nous entrons alors dans le 4ème temps de notre cycle.
Temps 4.
Pour ne plus souffrir, il nous faut en finir. Car depuis le début nous sommes séparés et en fin de temps 3 malgré tous nos espoirs, nous ne sommes toujours pas parvenus à nous réunir.
Pour ne plus souffrir, il nous faut donc absolument pendant ce temps 4 nous séparer de cet amour de compensation, si décevant. Puisque nous n’avons pas réussi à nous réunir, il vaut mieux rompre ! Aussi allons-nous devoir réagir par une crise de rupture, nous vidant ainsi de toutes les tensions accumulées pendant les trois autres temps du cycle.
Notons au passage que chacun de nous aura sa façon personnelle de se séparer de l’autre et que toutes nos séparations peuvent prendre des formes multiples : fracassantes, sournoises ou même parfois silencieuses. Mais toutes ces crises sont salutaires car elles nous permettent de nous assouvir, de nous soulager et de stopper l’inflation croissante des douleurs. Sans cette crise, sans cette soupape de sécurité, nos souffrances s’amplifieraient à l’infini et nous deviendrions des bombes de violence.
Si l’on devait résumer l’ambiance générale des quatre temps du cycle traumatique, on pourrait le faire ainsi : le temps1 est celui où on est loin de l’autre ; dans le temps 2, tout ce que l’on fait on le fait POUR l’autre ; dans le temps 3, on fait CONTRE l’autre et dans le temps 4 on fait SANS l’autre.
Il reste à chacun de rencontrer le nom précis des quatre temps de son cycle personnel.
Trouver ces quatre noms secrets est la clé de notre vraie identité. Souvent c’est grâce au revécu de nos scènes traumatiques qu’un sentiment des quatre temps de notre cycle s’impose…
Cet exposé sur le cycle traumatique se réfère à une relation à l'autre. Dans ce cycle, l'autre est toujours une image de soi projetée sur l'autre. Mais cet autre peut être les autres, la société, le monde, la vie, Dieu. Et parfois cette image peut exister indépendamment de la présence d'autrui. On peut tenter de correspondre à une idée qu'on se fait de soi-même jusqu'à s'accuser soi-même et rompre avec soi-même. Ce qui en résulte, c'est souvent la dépression et parfois le suicide.
Le temps d'interpellation

Les notions nouvelles se trouvent au-delà des opposés.
Gitta Mallasz, Les dialogues ou le saut dans l’inconnu p.76
La résolution du conflit intérieur consiste à contenir ses opposés aussi longtemps que n'adviendra pas le troisième terme qui les concilie.
CG Jung
Cette constatation faite par CG Jung, déjà observée par Nicolas de Cuse en 1440 (coïncidentia oppositorum) illustre parfaitement la tension entre le temps ou je me vends et le temps ou j'accuse. C'est le moment d'interpellation du cycle traumatique qui transforme le du en indu, le vendu en donné.
Ce que je peux faire
Temps d'attente et de prostitution
Quand je suis en train de me vendre, ce sont les qualités dont je me suis amputé enfant pour m'adapter au monde, que je vais chercher chez l'autre. Ces qualités, devenues inconscientes, sont projetées. Et opérer un retrait de projection à ce stade est facile mais demande de bien connaître la façon dont je me vends, ce qui est plus facile à voir en temps trois.
Temps d'accusation et de rupture
Ce que je vois ou j'entends ne correspond pas à mon attente, je balance ou je sabre.
L'élément important pour voir, c'est de faire attention à la petite phrase anodine qui juge de cette manière la qualité entrevue : "C'EST PAS ASSEZ CECI", ou bien "C'EST TROP CELA". Cette ou ces qualités ou intérêts entrevus et sabrés sont TOUJOURS ceux qui, précisément, sont à mettre au service de l'épanouissement de la vie, la mienne et celle de l'humanité. Ce sont ces qualités que chacun a sabré à sa naissance pour s'adapter au monde.
Un exemple :
Si je dis que le rêve nocturne n'est pas assez concret (temps 3 du cycle), c'est parce que je voudrais être transformé par le rêve sans avoir à me bouger les fesses (temps 2 du cycle) pour poser des actes concrets en lien avec ce que le rêve révèle de moi.
Ensuite, il est utile de voir combien de fois dans ma vie, ce sabrage intervient. Il me permet de voir que je ne fais que survoler les choses, par crainte de m'engager et de me sentir coincé. L'acte à poser pour ouvrir le cycle traumatique, est de me voir survoler et d'en prendre le contrepied en apportant la concrétude dans ma vie en fonction de la suggestion du rêve.
Puis, j'observe avec pertinence l'effet produit et je remercie.
Pour dire cela d'une manière religieuse, ne pas se laisser interpeller par notre mépris ou notre négativité, c'est empêcher Dieu d'entrer en soi.
J'apporte ici un témoignage personnel de la façon dont j'allais évacuer une des meilleures techniques de dialogue intérieur qui soit pour moi :
A la fin de la conférence de Georges Romey (voir liens) sur le rêve éveillé, j'avais trouvé la technique trop facile, pas assez axée sur l'engagement. Et je me suis surpris à prononcer ces petits mots assassins. J'ai tout de suite pris le contrepied et adopté la méthode. Cet acte de foi a transformé ma vie.
Le rêve éveillé est une méthode efficace et simple. Je l'utilise avec succès depuis 20 ans. Et j'approfondis toujours ce dialogue intérieur avec un émerveillement qui ne se dément pas.
Le Cycle transformé et la nouvelle humanité
Les cycles de l'âme cachés dans un jeu de cartes
dont les symboles sont plurimillénaires
Dans l'Arcane du Monde, la mandorle, comme celle du Christ en gloire au tympans des cathédrales, suggère plus un état qu'un mouvement, un état de conscience stable et sans temps. Un nouveau règne comme tente de le suggérer la parabole de la porte étroite.
